L’opposition droite-gauche se caractérise de manière croissante en France par une guerre de tranchée médiatique entre tenant du libéralisme et anti-capitalistes. Les uns pronant farouchement un recul de l’état dans tous les domaines, les autres rejetant en bloc le capitalisme comme la source de tous nos maux. Cette opposition manichéenne se fonde essentiellement d’après moi sur l’illétrisme économique (et historique) français et peut-être occidental, j’ai moi même pris conscience de mon propre niveau d’ignorance à la lecture de deux livres. Je recommande chaudement le premier : Le temps des turbulences d’Alan Greenspan qui fut président de la banque centrale des Etats-Unis pendant près de 20 ans. Je recommande moins chaudement le deuxième, Basic Economics par Thomas Sowell, écrivain en économie qui a enseigné dans de nombreuses université. Si ce dernier livre a le mérite de poser clairement les bases il a aussi parfois un parti pris philosophique libéral qui limite son approche objective des faits, de plus il se répète énormément.
Dans les billets suivants, je commencerai par définir ce qu’est une économie et les différentes formes qu’elle peut prendre, clés indispensables pour ne pas se faire balader par l’utilisation interchangeable dans les médias d’économie de marché, de libéralisme et de capitalisme. Nous verons ainsi que l’économie de marché n’est qu’un des modes d’échanges, peut-être pas le plus répandu d’ailleurs, et que ces différents modes d’échanges dépendent intimement les uns des autres de sorte que le grand problème économique c’est la place que l’on doit donner à chacun de ces modes d’échanges. Nous nous intéresserons ensuite à la place de l’État dans l’économie, à travers les problèmes de santé humaine et environnementale, de la gestion des monopoles, nous nous interesserons aussi à la place des sociétés et au problème de la transmission du capitale (héritage). Les rôles de l’argent, des dettes et des banques sont autant de sujets qui pourraient aussi alimenter mes billets.
Ces notes seront autant que possible basées sur les réussites et limites observées historiquement et qui fournissent au raisonnement économique une assise franche et peu discutable pour peu que l’on accepte de s’en tenir aux faits laissant de côté nos idéologies. Je soutiens que ce raisonnement peut guider les choix politiques de manière sûre pour de nombreux choix de politique économique même si l’analyse d’autres politiques peut être ambigüe (et peut-être ne doit-on pas alors attendre d’effet clair et net sur l’économie). Dans tous les cas, j’appellerais à ne pas rejeter les bases du raisonnement sur la simple base des erreurs du passé : l’erreur dans le raisonnement est humaine mais n’implique pas qu’il faille en rejeter les bases. Au contraire, les erreurs passées et la comparaison de différents systèmes économiques comtemporains peuvent dans bien des cas guider nos choix aujourd’hui.
Que vous souhaitiez ou non poursuivre l’exploration de la science économique au delà de ces pages, j’espère vous donner succintement les clés pour analyser telle ou telle décision de politique économique, clés que j’aimerais voir enseigner dans les écoles du monde entier et que j’espère du moins transmettre par ces billets à mes enfants. Voyons d’abord que l’économie de marché n’est pas la seule possible 🙂